Clem bouge : Colorado forever


Colorado forever. Eh oui, Clem bouge !
Au cœur de l'hiver austral, j'avais envie de vous parler d'un endroit particulier, cher à mon cœur : le Colorado.



Je me souviens de pique-nique en famille, tous chaudement emmitouflés dans un gros pull « camionneur » ou en simple tee-shirt pour les plus résistants.
Des z'embrocales, des carris et autres rougails apportés par les uns et les autres, les promenades dans les sentiers à attraper les goyaviers ou à profiter, nez au vent, du grand air et de la vue.



Les arbustes, les arbres, la terre, le ciel, l'air.
Oui cela fait un bien fou de sortir de nos quatre murs.
Il y a la boule météo au loin, les pentes herbeuses, un pauvre toboggan posé là, le restaurant du Colorado, etc.

Et puis des années plus tard, je suis revenue dans mon île.
Le Colorado a bien changé.
La végétation est soignée, entretenue par un jardinier magicien auquel je rends hommage car je m'y promène souvent et chaque élément végétal semble porter son empreinte. La plante vit, respire, croît en toute beauté grâce à ses soins précis et amoureusement distribués.
Merci Monsieur le Magicien, merci Monsieur le Jardinier du Colorado.

Le Colorado a changé, oui.
La route a été aménagée et repensée : une voie à sens unique, des emplacements pour garer les voitures et les bus, des toilettes propres et entretenues, des points d'eau, des jeux pour les enfants de tous âges, un sentier botanique, des espaces pour les feux, des kiosques, des tables pour les pique-nique…
Du beau travail, même si au départ, j'ai été désorientée par ce que j'ai vu comme une défiguration. Et puis je me suis rendue à l'évidence très vite : il fallait canaliser la foule, les véhicules pour que ce parc immense reste aussi beau que dans mes premiers souvenirs.
Et il y a bien sûr, les soins du Jardinier… encore merci à lui (ou à eux !).

Aujourd'hui j'aime m'y rendre souvent.
C'est un peu chez moi aussi.
On y croise des visages connus ou pas, des enfants qui jouent ou fêtent un anniversaire, des groupes de tous âges – depuis le bus de retraités au groupe d'ados - qui écoutent de la musique, qui déjeunent, vont se promener, courir, reconnaître les sentiers... D'autres se promènent, respirent, regardent leurs chiens s'ébattre.
J'aime voir sur les visages le sourire d'une personne qui vous croise et vous salue au passage. Le Colorado, c'est aussi une grande famille.



Je cours, je marche, je réfléchis, je m'aère, je pense, je promène mon chien. Je sens l'air frais sur ma peau, la respiration qui s'altère quand je prends un chemin qui grimpe. Je m'arrête sur les goyaviers rougissants ou sur les galaberts, j'emmène mes enfants aux jeux. Je m'arrête sur les bosquets, les indications sur les oiseaux, sur la vue sur Saint Denis avec les reflets changeants de l'océan.
Je m'assieds, je regarde le ciel, je ramasse des cailloux, je respire.
Le Colorado m'apporte de la sérénité.



Je m'agace parfois des incivilités : un déchet au sol, des voitures garées tout près, trop près des adeptes du pique-nique, dans des lieux improbables ou interdits, des voitures qui abîment ce bel endroit en détruisant la végétation ou les infrastructures, d'autres qui font du bruit en roulant trop vite ou avec un son trop fort qui trouble la quiétude des lieux.
J'en ai même vu qui venaient avec des machettes couper ce qu'ils voulaient…
Tristesse…
Et puis une légère brise m'effleure et chasse ces impolitesses.
Je choisis de regarder la beauté, de m'attarder sur ces choses qui peuvent faire changer les coeurs.
Nicolas Hulot disait que 

L'émerveillement constitue le premier pas vers le respect.

Il avait raison.

Le Parc du Colorado est une chance pour notre île, pour nous, pour nos enfants et notre avenir.



Préservons-le !
Pour qu'il puisse continuer de donner ce bonheur aux gens.
Et merci au(x) Jardinier(s) !

Clem



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